vendredi 26 avril 2019


Tariq RAMADAN vs. Philippe De VILLIERS

(Il y aurait beaucoup plus à relever et à dire, notamment l'incapacité totale dans laquelle se trouve Mr de VILLIERS d'écouter son interlocuteur  ET DE REPONDRE A SES POURTANT   TRES SIMPLES   QUESTIONS...) 

À 2 min.50 :
Faites-en un problème MORAL, Mr de Villiers, et vous aurez une esquisse de solution vers la Paix entre les Religions, même en France, car vous dites ne pas vouloir entrer en matière avec la religion, cependant, c'est là le coeur du problème et, vous le dites vous-même, le coeur de votre PREOCCUPATION.
Or, MORALE et RELIGION sont intrinsèquement LIEES, personne ne pourrait nier cela : des générations entières d'Occidentaux l'ont claironné ces dernières décennies, dont la mienne - je suis née en 1957 - en se moquant des deux : de la Religion, en lui niant sa pertinence, et du bien-foondé de la « vieille morale de Grand-Mère », dont nous faisions des gorges chaudes et dont nous faisions fi avec un immense sentiment de supériorité en faveur de la dépravation des moeurs amorcée dans l'après-guerre, et que nos générations d'alors et depuis ont toutes contribué à faire sortir de l'ombre de la criminalité pour l'installer sur le siège de la normalité.

En Occident, avant tous les autres, la France et les Français, par leur Révolution, en niant ces deux notions qui s'imbriquent l'une dans l'autre, a été la première, historiquement, à les combattre plus qu'ouvertement, et à en faire, paradoxalement, un objectif prétendant à plus de justice et de rectitude : la quête avouée d'une VALEUR à rechercher. Un objectif que la « civilisation » occidentale n'a pas cessé de poursuivre jusqu'à nos jours.
Il y avait, il est vrai, dans la Société d'alors comme dans toutes celles de tous les temps, une marge suffisamment large entre les idéaux de la Religion et son application aux sociétés, pour que les ennemis de cette Religion puissent espérer parvenir à instaurer une amélioration conséquente de leur Société, en investissant cet espace d'incohérence laissé inoccupé par les idéaux religieux, à savoir leur application dans les dimensions de la pratique. Probablement - et même, j'en suis persuadée - que cet espace, cette marge d'incohérence entre les théories spirituelles et les pratiques qu'en font les Hommes, étaient dues à L'INCOMPREHENSION ou l'IGNORANCE de la véritable Sagesse et de la SIGNIFICATION de nos Religion. (Je n'en débats pas ici.)
Un monde sans loi n'étant guère possible, il fallait donc en promulguer de nouvelles pour contenir les instincts de l'Homme, qui n'est pas encore prêt à se les imposer lui-même, de son plein gré et avec succès. De nouvelles lois ont donc été promulguées pour refonder la Société SANS LES ENCOMBRANTES ET HONNIES NOTIONS RELIGIEUSES : ce sont les Lois REPUBLICAINES. Toutefois, le but avoué d'une révolution et d'un remaniement, en surface ou en profondeur, d'une Société étant toujours le même : le bonheur et un meilleur bien-être du peuple qui doit vivre sous ce régime, les LOIS REPUBLICAINES, SANS FAIRE MENTION DE « RELIGION », sont néanmoins - et là, j'aimerais dire : forcément - CALQUEES dans leur FOND et plus précisément en ce qui concerne leur BUT, quoique sans faire mention de la religion, sur celles qui existaient dans la Société organisée sur une conscience religieuse. Quoi de plus compréhensible et normal, puisque c'est forcément la LOI MORALE, enfouie à l'intérieur de tous et de chaque Homme, qui peut, qui doit, et qui dans un tel cas s'exprime, lorsqu'on vient mettre sur papier un code de conduite, des limites et des balises à tous les comportements possibles et imaginables de l'Homme.
(Même les animaux ont une « loi morale » qui les suit et les édifie à travers leur long périple cosmique vers la Perfection, mais pour eux, cette balise est EXTERIEURE à eux-mêmes, et c'est ce qui nous fait dire qu'ils suivent leur « instinct ». Cependant, s'ils n'avaient à leur disposition que leurs acquis en tant qu'ETRES MATERIELS, ils créeraient autour d'eux un monde plus terrible encore et plus cruel que celui que l'on connaît comme LE MONDE NATUREL. Aussi, afin de le juguler en partie, ils sont reliés, et ce, non pas de leur propre volonté, mais de manière heureusement inéluctable, à leur être spirituel invisible dont ils effectuent le Service de l'Evolution dans la Matière. Ils ont donc, eux aussi, une LOI MORALE, qui les guide, et ils en bénéficient en étant RELIES à la Source de TOUTE LOI MORALE, tandis que chez l'Homme, elle est AU-DEDANS DE LUI, et il en a la maîtrise - du moins, par son libre-arbitre, il dispose du droit... d'en disposer, justement.)

C'est ainsi qu'à la Révolution Française, consciemment ou plus ou moins inconsciemment, on a donc tenté d'empêcher, ou tout au moins d'endiguer le flot cependant prévisible de maux sociaux divers et nombreux que l'on pouvait très probablement déjà entrevoir tout au moins comme possibles, lorsqu'on a, à ma connaissance pour la première fois dans toute l'Histoire de l'Humanité, commencé de combattre OFFICIELLEMENT et OUVERTEMENT la Religion qui nous unissait, même si d'une manière imparfaite, au(x) Monde(s) et aux Etres invisibles - à L'ETRE Qui Est la Source, LA Raison et L'Origine de notre existence, et Qui Seul était à même (mais l'est encore, je vous rassure), de nous préserver des Maux qui ne pouvaient manquer d'apparaître en CONSEQUENCE de ce reniement, dans et par un idéal que nous constatons bien aujourd'hui être totalement UTOPIQUE.
Toutefois, le constater est une chose, le reconnaître et l'avoueer en est une autre. ( Pourtant, une VRAIE SOLUTION AU PROBLEME NE SAURAIT ETRE QU'A CE PRIX !... )

Toujours est-il, les LOIS REPUBLICAINES sont là, et en substance, elles ne sont pas si différentes des Lois Religieuses. D'où viennent alors toutes nos disputes et nos (apparentes) oppositions de croyances, d'idéologies, et (les plus flagrantes) de MOEURS au quotidien et sur la longueur de temps, dont vous nous donnez, Mr de Villiers, un (très petit) aperçu dans votre énumération ? Elles sont GRAVES, puisqu'elles peuvent conduire, comme vous le mentionnez, à des violences inacceptables, mais aussi - car nous l'oublions systématiquement - à des angoisses et des détresses morales immenses, à la fermentation de PEURS, non pas seulement chez les Occidentaux, lorsqu'ils pensent au « danger » que représente pour eux l'Islam, mais également POUR LES MUSULMANS, lorsqu'ils constatent l'état de la Société dans laquelle ils vivent (par obligation ou non).
Oui, la DEPRAVATION MORALE qui est autour d'eux et à tout un chacun IMPOSEE AVEC DE PLUS EN PLUS DE FORCE, NON SEULEMENT COMME UN « IDEAL DE VIE », MAIS AUSSI (ET SURTOUT) COMME UNE OBLIGATION INCONTOURNABLE DE S'ADAPTER A DE TELLES « MOEURS NOUVELLES », représentent un DANGER tout aussi sérieux que celui ressenti par ceux qui les imposent envers ceux qui les refusent parmi la population d'Occident, c'est-à-dire non seulement pour les Musulmans, mais également, même s'ils n'osent pas le dire, pour la population occidentale « plus âgée » ou aux ressentis plus traditionnels, aujourd'hui systématiquement moquée et villipendée : ainsi, on traite ceux qui s'en répondent (ou n'osent pas le faire mais le voudraient bien) de « vieillots », de « ringards », etc., et maintenant, ON LES IGNORE TOUT BONNEMENT, TOTALEMENT, DANS L'ECONOMIE SOCIETALE A TOUS LES NIVEAUX : on ne tient AUCUN COMPTE de cette sensibilité plus délicate et réservée, et on la condamne en retournant contre cette population un jugement accusateur, dans lequel on fait de la Religion la source et la cause de tous les Maux. Alors que c'est bien évidemment TRES EXACTEMENT LE CONTRAIRE...

Inutile, donc, d'aller chercher dans la PRESENCE RELIGIEUSE « de chez nous » ou d'ailleurs, la cause des Maux que nous subissons - et dont nous sommes, je vous l'affirme, nous-mêmes (Occidentaux) responsables - car ce n'est pas la « présence de la Religion » qui en est la cause, mais son ABSENCE, et le fait qu'en balayant la Conscience Religieuse dans notre Société, nous en avons également balayé la Conscience MORALE, qui lui est intrinsèquement liée.

il faut donc un DENOMINATEUR COMMUN, sans lequel le dialogue que l'on prétend pitoyablement rechercher sur les plateaux de télévision est alors impossible - comme bien des pauvres gens nous en font la piteuse démonstration... - et en particulier le Dialogue avec L'ISLAM (mais les autres aussi, secondairement).

Ce DENOMINATEUR COMMUN est, à mon sens, LA MORALE, cette MORALE que les premiers partisans de l'abolissement des Religions ne réalisaient peut-être pas être en train de bouter de notre Civilsation en en chassant la Religion. Ces partisans acharnés de la GUERRE CONTRE DIEU étaient les Obscurantistes, que la tradition française a voulu très honorofiquement qualifier de l'OPPOSE de ce qu'ils étaient vraiment, en les appelant les « lumières »... Nos plus proches ancêtres, quant à eux (les 3 ou 4 générations du 20e siècle) étaient/sont déjà tellement conditionnés par ce mode de vie et de pensée, que pour la plupart et en tous les cas pour les plus acharnés, il y adhèrent sans plus la remettre en question.

Or, si l'on parvient à nous regarder nous-mêmes honnêtement, il est tout aussi faux (toutes proportions gardées), de couper la main de quelqu'un ou de le tuer, que de l'obliger à toutes sortes de comportements contre sa Moralité - l'une faute étant physique, l'autre psychologique. Nos Loi (Républicaines) ne condamnent-elles pas aussi la torture psychologique ? l'atteinte à l'intégrité psychique ?
Pouvant se situer dans tous les domaines de notre vie en Société, de telles atteintes psychologiques peuvent prendre des intensités tout-à-fait diverses : elles peuvent aller d'une contrainte RELATIVEMENT légère quant à la simple (?) manière de s'habiller (le voile, le port d'une Croix ou d'un signe religieux distinctif), à de plus graves et plus oppressantes. Allez-vous INTERDIRE LA KIPPA ET LE TURBAN DANS LA RUE , Monsieur de Villiers ??? Que pensez-vous de cette revendication de certains à prohiber TOUT SIGNE RELIGIEUX DISTINCTIF dans les lieux publics ??? De là à faire des descentes de police dans les chaumières pour vérifier que personne ne les porte à l'intérieur non plus, il n'y a plus, dans ce genre d'arbitraire, qu'un TOUT PETIT PAS A FRANCHIR...

Puisque nous ne pourrons donc pas nous entendre (du moins dans un premier temps), sur la théologie et ses nombreuses formulations, ni, avec les ennemis inconditionnels des religions, sur le bien-fondé d'une pertinence de son existence et d'une possible tolérance à son égard - il faudrait impérativement, toutefois, que nous reprenions en mains et rappellions à notre esprit la toute simple MORALE - oui, celle de nos grands-mères, que nous avons, avec l'étiquette religieuse, jetée à la poubelle de nos moeurs, d'où, par contre, nous avons retiré nos passions et nos avidités, pour en vivre en lieu et place.

Nous pourrions donc tenter de rappeler à nos esprits la MORALE dénuée d'étiquettes religieuses, si nous le préférons ainsi ; et nous verrons IMMANQUABLEMENT que non-seulement, ELLE RESOUD UN GRAND NOMBRE, SINON TOUS NOS PROBLEMES DE SOCIETE, MAIS ELLE CREE UN PONT DE DIALOGUE POSSIBLE AVEC CELUI QUI SEMBLE (en apparence seulement), ne pas avoir les mêmes idées que nous : sur le plan de la Morale, il ne sera probablement jamais en contradiction ni en porte-à-faux avec nous sous la lumière du bien et du mal : toujours selon son propre niveau de conscience, qui alors SEUL DIFFERENCIERA LES INDIVIDUS, mais jamais dans une CONSIDERATION D'APPARTENANCE CULTURELLE OU RELIGIEUSE, que vous dites clairement réprouver, Mr de Villiers.

Car par définition, la MORALE recherche LE BIEN UNIQUEMENT, et pour tout ce qui lui est contraire, elle applique le qualificatif d' IMMORAL , voire d'a-moral, pour définir les personnes ou les actes dénués de ses vertus par ABSENCE de moralité, et non par VOLONTE DE LA CONTRER. Il y a donc un terrain possible d'entente entre les Religions, et même avec ceux qui ne VEULENT PAS DE LA RELIGION à proprement parler, si tout ce monde considère les problèmes que connaissent aujourd'hui nos Sociétés sous le jour de la Morale, et non de l'appartenance à une culture ou à un groupe ethnique, culturel ou religieux. Parce que la Morale est UNIVERSELLE, et que chaque Homme la possède au fond de lui, du moins à des stades et avec des intensités plus ou moins développées, mais les Principes demeurent les mêmes et reconnaissables de chacun envers chacun.
Je pense, personnellement, que ceci est le B-A-BA de la Communication et de l'entente entre tous les Hommes...

Lorsqu'on regarde les choses sous cet angle, suivant le niveau de Conscience de chacun, la densité et la qualité de son évolution morale dans le subtil et l'empathique, on pourrait bien constater alors que pratiquer les propositions suivantes relève tout autant du Mal dans l'une que dans l'autre  :
  • d'ôter la vie et/ou d'infliger une souffrance gratuite et de la cruauté à qui que ce soit ;
  • de porter atteinte à l'intégrité morale et psychologique autant qu'à l'intégrité physique d'autrui ;
  • d'exercer une contrainte physique ou psychologique sur quiconque ;
  • de manquer de respect à autrui, et de le priver d'être traité et de se traiter lui-même avec respect ;
  • d'imposer ses croyances et sa perception personnelles de la liberté en imposant son propre libre-arbitre au détriment de celui d'autrui dans les comportements universels, si cette liberté est offensante pour autrui ; (Jean-Paul Sartre : La Liberté de chacun s'arrête là où commence celle des Autres ». Si elle ne sait pas s'arrêter, c'est elle, qui est DEVOYEE et contraire au Bien) ;
  • d'interdire ou d'empêcher autrui de vivre sa moralité dans la mesure où celle-ci n'est ni offensante ni indécente, ni agressive ;
  • etc, etc, les exceptions envisageables à ces principes de lois (certainement non-exhaustifs) étant extrêmement spécifiques et soumis à de drastiques conditions de Justice, de Respect du Libre-Arbitre des personnes, ainsi que du respect de la responsabilité déontologique des professions d'aide à autrui, notamment dans le domaine de la médecine, que vous évoquez, rendent les cas de figure possibles sujets à de nombreuses déclinaisons, de profondes réflexions et interprétations.

Ainsi, si vous recherchez ce qui est juste et bien - pour chacun - les solutions aux multiples problèmes et questionnements qui peuvent surgir s'imposent souvent d'elles-mêmes, et deviennent en tous les cas accessibles. Où situez-vous VOTRE pensée, par rapport à ce qui précède, Mr de Villiers ? Comment prenez-VOUS position par rapport à tout cela ? vous qui êtes si prompt à juger insuffisante la prise de position d'autrui... Au fait, le jour où vous aurez décidé d'aller vous-même porter votre bon message aux dirigeants de ces pays dont vous vous faites, semble-t-il, un but honorable de changer les lois ancestrales - après les nôtres, pourquoi pas ?... - lorsque vous partirez vous-mêmes les affronter armé du même courage dont vous témoignez à tenter d'envoyer un autre pour le faire : Mr de Villiers, je serai très attentive à suivre et à encourager votre intégrité résolue, votre courageux esprit d'entreprise et votre bravoure déterminée. Je serai très heureuse de constater aussi - SI tel devait être le cas - que votre réflexion hardie et votre hardiesse si bien réfléchie à vous tout seul, et conquérente de toutes les valeurs ancestrales des hommes et des cultures dont vous ressentez si cruellement l'inadéquation, vaudraient enfin au monde la libération ABSOLUE et RADICALE de ces peuples et de ces cultures, que vous attendez de Mr Ramadan.

Quoi qu'il en soit, en attendant ce jour de votre grand courage, vous pouvez repasser TOUTS LES PROBLEMES de notre Société en revue à l'aune de la Morale, la recherche du Bien et du Mal, qu'aujourd'hui, on préfère appeler « éthique », avec cette seule intention d'en bouter la Conscience religieuse - ce qui toutefois est impossible dans l'absolu, mais peut se faire en apparence, pour ménager les âmes sensibles vis-à-vis de la Religion... - (qu'à cela ne tienne...) : faisant cela, vos trouverez certainement les points d'accord entre les pensées et les mentalités différentes, non seulement celles dont on parle ici, mais TOUTES les formes et les expressions de Pensée Humaine...
Vous trouverez sans aucun doute les Chemin vers les solutions qui sont indispensables à la construction d'un Monde et d'une Société PAISIBLE et HARMONIEUSE.

J'en suis personnelllement PERSUADEE. Je n'entre pas plus dans le détail ici, mais de ce sujet, chacun peut - et doit - en faire la réflexion et, espérons-le, la constatation et l'exercice pour lui-même...

Avec cet espoir et mes cordiales salutations, MMEJ.

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