vendredi 5 février 2016

QUELLE(S) ETHIQUE(S) POUR LA FINANCE ???

A Monsieur M. M., après la conférence du 27 novembre 2014 à la Paroisse Saint-Paul, à Genève, dans le cadre de la démarche inter-religieuse et sur la question  :   

« Quelles « Ethiques » pour la Finance ? » ?? 


Cher Monsieur,       

Commencé par « votre conférence d’hier », j’ai dû corriger cela, car ce message, que je voulais d’abord beaucoup plus court, a pris une ampleur à laquelle je ne m’attendais pas. Vous m’en excuserez, j’espère. Je m’y laisse aller au gré des nombreuses réflexions qu’ont suscité en moi votre récente conférence.    

Votre site est intéressant, et j’aimerais beaucoup vous présenter sous peu un projet qui me tient à cœur et auquel je travaille assidûment : il s’agit d’une association.   

Un autre travail auquel je me consacre, d’une autre sorte, celui-là, concerne la Religion, et plus particulièrement, la nécessité d’une approche multi-religieuse de la Religion, pour lui donner tout son sens. Là, ce sont les chevaux d’Australie, qui véhiculent un message important pour notre humanité, et dont nous ferions bien de nous soucier, d’ailleurs, en termes d’éthique, car ils souffrent un véritable scandale… Dès que ce travail sera terminé, je vous en donnerai les coordonnées internet pour le consulter, si cela vous intéresse, et j’en dis quelques mot, quelques mots seulement, dans la conclusion sur nos oiseaux.    

Encore merci pour votre conférence de jeudi soir, qui était fort intéressante et qui, certainement, m’a ouvert quelques horizons et donné quelques clefs pour alimenter ma réflexion sur un certain nombre de sujets très actuels, et qui me préoccupent, ainsi que pour en aborder quelques autres auxquels je n’avais pas encore prêté une attention approfondie.     

La finance, par contre - on dit aussi la « haute » finance - en est un qui m’a toujours interpelée, notamment en raison de son imposante omniprésence dans tous les domaines de notre société, et je dirais même, de la vie humaine, tant il est vrai que d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, visiblement ou non, IL FAIT NOTRE VIE ! notre vie sociale, mais aussi, vous l’avez démontré, notre vie individuelle - de telle manière que, perceptiblement, ostensiblement ou non, il est incontournable et vient s’imposer jusqu’au plus profond de nos vie intimes, nos vies spirituelles : la question financière est aujourd’hui indissociable de l’homme dans sa dimension la plus essentielle, la plus profonde. Elle fait nos vies… ou les défait ! sans pitié…        

Dans votre conférence de jeudi, presque chacun des points que vous avez parcourus - devrais-je dire : survolé ? - est en soi un sujet de profonde réflexion et mériterait qu’on s’y arrête plus longuement pour le mettre sous la loupe, le passer au crible de « la Morale », ou Loi Morale, si vous préférez, car le mot « éthique », a perdu pour nous son sens de référence à des valeurs normatives imposées, puisqu’il est impensable pour l’homme d’aujourd’hui d’imaginer qu’elles puissent être éternelles, sans début ni fin, inhérente à l’Etre. D’ailleurs, il m’est apparu que cette adaptation, ce passage du singulier au pluriel implique que l’Ethique » n’est plus « une », la privant du caractère unique et singulier dont a joui « LA MORALE » jusqu’à nos jours, et la livrant à l’interprétation de chacun, qui voudra y voir et y comprendre ce que bon lui semblera selon sa fantaisie et/ou sa capacité de discernement, voire de ressenti ou d’empathie, puisque la nécessité de prendre conscience d’une « « Morale » ne se fait sentir et ne s’impose qu’à partir du moment que l’on admet l’existence d’un « autre » que soi, et des rapports que l’on entretient avec lui : elle trouve donc sa raison d’être et de s’appliquer dans l’existence d’une altérité, d’un « autre » , sans quoi, elle est de fait, non pas inexistante, mais, pourrait-on dire, sans motif. L’ « Ethique » énonce des principes fondamentaux, applicables à tous les domaines et niveaux d’existence des êtres et des choses, dont elle régit les relations et qu’elle et éclaire d’une lumière supérieure. Cependant que « les éthiques » sont les «valeurs » (ou normes) inhérentes aux objets considérés, qui ainsi affirment leur propre norme et la gestion personnelle qu’ils font de celle-ci. Ainsi, en passant, dans notre compréhension, du singulier « l’éthique » au pluriel « les éthiques », on glisse presque imperceptiblement d’une compréhension qui pose l’accent sur une dimension supérieure chargée de réguler les interactions humaine dans un sens de BIEN , donc de gouverner les « objets », tandis que « les » éthiques expriment et avalisent des normes définies par les objets observés, et potentiellement aussi nombreuses que ces objets eux-mêmes. Bien qu’il ne soit pas inintéressant de s’y pencher, on ne parle cependant plus de la même chose.       

Soustraire les objets à l’empire d’une Morale supérieure et contraignante, dans notre société, est un trait extrêmement représentatif de notre mentalité d’aujourd’hui. La Morale a toujours été contraignante, c’est évident, puisqu’elle est celle qui nous pose des limites et définit les « normes » à suivre : le plus beau et le plus simple résumé de la Morale Divine est cette Parole d’Or qui a, dans un moment de pure Grâce, sans aucun doute, été prononcée par Dieu Lui-Même par la bouche de celui qui était peut-être l’un de ses plus farouches et désespérés opposants, Jean-Paul Sartre  : LA LIBERTE DE CHACUN S’ARRETE LA OU COMMENCE CELLE DES AUTRES. Je le disais ailleurs : elle mériterait de figurer dans nos Evangiles, et n’y ferait pas tache – en tous cas pas ! Et si elle s’inscrivait dans nos gènes et dans nos consciences, ce serait encore mieux !...   

La Morale est donc une série de valeurs communes contraignantes et généralement reconnues comme indiscutables. Or, il me semble que c’est justement ce qu’on tente d’éviter à tout prix de nos jours, ne pensez-vous pas, tant il est vrai qu’il devient pour nous inconcevables que de telles « normes » eussent pu être données, et par conséquent RECUES par l’homme, et non INVENTEES par lui. Si inventées par l’homme, elles sont donc soumises à tout ajustement utile, selon son caprice et son bon vouloir, puisque c’est par caprice et à bien plaire qu’elles ont alors existé en premier lieu, n’est-ce pas… ??? Elle ne s’impose donc plus en tant que référence obligée. Aussi l’éthique, en se pluralisant, vient tout sauver et nous offrir une porte de sortie : étant conçue plurielle, elle glisse sur un autre paradigme, et vient nous affranchir d’une souveraineté contraignante de nos consciences.     

L’éthique, terme de prédilection aujourd’hui et qui a supplanté celui de « Morale », est une alternative providentielle pour tous ceux qui souhaitent s’attribuer une dimension morale tout en écartant soigneusement le risque d’un rapport avec une dimension « naïvement religieuse » ; le mot « éthique » en soi a perdu son sens de « valeur morale en référence à une norme pré-établie et reçue, ou reconnue », et s’applique aujourd’hui à tout ce qui se fait ou peut se faire dans un domaine donné, sans pour autant oser poser de jugement ni évaluer la question particulière en terme de rapport aux notions ringardes à souhait de «Bien» et de «Mal»…    

Autrement dit, de ce que j’en perçois - vous me corrigerez s’il le faut - l’  « éthique » ne situe pas, ou plus(?), les questions qu’elle débat sur une échelle de valeurs : elle les énonce, c’est tout. Et c’est tant mieux, dirons-nous peut-être, car s’il nous appartenait, à nous, de nous prononcer, il nous faudrait céder à l’encombrante obligation de REFLECHIR, et surtout, plus difficile encore, plus ennuyeux me semble-t-il, il nous faudrait PRENDRE POSITION… Or, il n’y a plus guère de place, dans notre société, pour de telles prises de position…   

Vous avez mentionné ou évoqué ces choses jeudi. C’est ainsi que je l’ai compris, et c’est ce que j’aimerais beaucoup, pour ma part, discuter avec un groupe inter-religieux, en osant cette prise de position en rapport avec nos spiritualités. Car nous sommes tous appelés à juger, à tout moment, de tout ce qui se passe, de tout ce que nous avalisons EN NOUS ET AUTOUR DE NOUS. C’est une de nos attributions divines - les animaux ne jugent pas… c’est une particularité de notre nature glorieuse… C’est une responsabilité… Elle nous vaudra elle-même, un jour, un Jugement : nous serons nous-mêmes jugés quant à notre manière d’appréhender cette responsabilité…    

A vrai dire, cette évaluation de « mesure », si je puis dire, cette mise en lumière d’un contenu sous un œil critique et dans une démarche d’évaluation était un peu ce que je m’étais imaginée trouver jeudi, à votre conférence. Il est vrai que l’exercice aurait nécessité bien plus que le temps qui vous était alloué pour un soir. Alors pourquoi ne pas envisager de reconduire cette opération dans un cadre plus large, sur une journée, par exemple, sous une forme d’étude peut-être [ études de textes religieux, pourquoi pas ? ] , avec différents intervenants, là aussi multi-religieux ? - un lieu « neutre » sur ce plan serait peut-être à envisager également, car j’ai cru remarquer, jeudi soir, que les personnes présentes étaient vraisemblablement à grande majorité, sinon toutes chrétiennes.    

(De mon côté, je tâcherai d’en toucher un mot au Père F., que je connais un peu et qui, je crois, fait partie du groupe inter-religieux, ainsi qu’au Père  M., qui était présent à la conférence, peut-être en leur envoyant une copie de ce mail, afin qu’ils évaluent cette proposition.)     

*********

Quoi qu’il en soit, cher Monsieur, j’ai beaucoup apprécié votre exposé, et en me réveillant ce matin, je repensais très fort à un passage où vous avez attiré notre attention sur LES OISEAUX. C’est celui-ci qui m’aura finalement décidée à vous écrire.

BIRDS - NUEES D’OISEAUX. 
Lorsque vous nous avez décrit les particularités d’une nuée d’oiseaux en vol, vous en avez relevé ceci :  

Dans une nuée d’oiseaux en vol, on sent comme une présence du groupe en tant qu’entité (voir plus bas) ; et pourtant  :
  • il n’y a pas de « leader », pas de chef  : personne qui décide et ordonne aux autres : faites ceci, faites cela ;
  • chaque individu « fait comme les autres » et « se laisse porter par les autres »  ;
  • chaque individu agit par rapport aux autres et trouve et assume sa place dans la dynamique harmonieuse du groupe ; il agit en relation mutuelle avec les autres et en tenant compte de la nécessité du groupe : il travaille et il se repose, toujours en rapport et en relation avec le groupe : lorsqu’il travail, c’est pour porter le groupe ; lorsqu’il se repose, c’est le groupe qui le porte ;
  • l’individu ne dépasse jamais sa limite de capacité ou son seuil d’épuisement ; il offre la force qu’il a, de son plein gré et sans obligation, en conséquence du fait qu’il veut faire partie du groupe ;
  • le groupe n’exerce aucune contrainte ni exploitation : il accueille ; il ne requiert pas un rendement excessif, au-delà de la capacité réelle, utile et confortable, de chacun des individus qui le composent ;
  • il ne rejette pas ses éléments individuels ; et
  • ILS SE LAISSENT TOUS PORTER PAR L’AIR…
Sur le moment de votre explication, j’ai désiré intervenir, pour faire remarquer que les oiseaux migrateurs, du moins certains, se déplacent en général selon une disposition en pointe, c’est-à-dire avec un individu en tête, que les autres suivent selon une formation triangulaire. S’agit-il là d’une relation de « chef » ? ou simplement de guide, afin d’offrir un support visuel dans le but de cohésion et de coordination du groupe, pour aider les individus à voler tous dans la même direction ? Je ne saurais le dire, car je ne connais pas suffisamment bien les oiseaux pour cela. Quoi qu’il en soit, cette notion de « guide » plutôt que de « leader » est intéressante et pourrait être étudiée parallèlement et en analogie avec nos sociétés humaines.    

Je n’ai toutefois pas exprimé cette remarque, parce que je me suis dit qu’il s’agissait peut-être là d’une nécessité « aérodynamique », pour faciliter le déplacement « en bloc » du groupe.     

Cependant, ce matin, j’avais cette portion de votre conférence à l’esprit, et je méditais sur ce que nous pourrions en tirer comme enseignement, nous, êtres dits supérieurs d’une création que nous dominons, du haut de notre « excellence », avec un certain mépris - un mépris certain, malheureusement - et une main de fer pour le moins tyrannique.    

Reprenant les qualités essentielles, énumérées plus haut, d’une nuée d’oiseaux en vol, je me suis plue à en chercher l’analogie avec, sinon nos sociétés humaines et nos rapports entre nous - difficiles d’y trouver des ressemblances… - du moins avec ce qui serait peut-être un idéal de comportement pour nous, les hommes, qui recherchons, disons-nous, le véritable bonheur sur la terre…       

Nos Religions nous promettent toutes ce bonheur et la Paix qui lui est indispensable, et nous assurent pouvoir nous l’apporter, pourvu qu’on se joigne à elles. Quand je dis : «  à elles », au pluriel, cela veut dire, bien sûr : toutes, chacune d’elles, nous assurent être en mesure de nous amener, à elle seule, à cette Perfection  : chacune d’elle et toute seule, par elle-même… à condition que nous nous consacrions entièrement et exclusivement à ses préceptes et ses Enseignements - (ceux qu’elle veut bien nous fournir, s’entend…)    

Ainsi, que j’ai pu le constater depuis que je suis en recherche, toutes les Religions que j’ai pu côtoyer, embrasser pleinement ou effleurer, même de loin, se présentent ainsi et nous offrent leurs promesses à cette condition. Je dois vous avouer, cher Monsieur, que ma démarche spirituelle, actuellement, va exactement à l’encontre de cette tendance et progresse en opposition à cette disposition. Et heureusement que la plateforme inter-religieuse existe, et qu’une pensée autre s’est fait jour maintenant dans le monde religieux, pour favoriser la connaissance mutuelle et la communication entre les Religions. Cependant, à mon sens, ce n’est pas encore assez, et je tends à croire - que dis-je : j’ose être persuadée et affirmer - que nous ne saurons, nous non plus, avancer vers la Paix comme nous l’espérons ; non, nous ne POURRONS PAS prendre notre Envol vers la Vérité de la VRAIE SPIRITUALITE, si nous ne faisons pas nôtres toutes ces Religions que nous avons du moins maintenant, je l’admets, le mérite de désirer connaître mieux  : mais avouons-le, lorsqu’il s’agit de les apprécier au point de s’y rallier, alors nous ne les aimons pas beaucoup…

Et pourtant…

Si je reprends les points exprimés plus haut quant aux qualités particulières d’une nuée d’oiseaux en vol, et si je tente d’en tirer des Enseignements spirituels applicables concrètement à ma dimension humaine supérieure d’être divin, mais aussi à ma dimension terrestre, conjointe, d’être incarné dans la MATIERE , alors je constate que s’offrent à moi des possibilités jusqu’ici probablement insoupçonnées, ou du moins pas largement diffusées, de « faire ma part » pour que l’humanité entière puisse jouir d’un VOL EN COMMUN harmonieux et paisible.   

Vous avez évoqué, jeudi soir, les différentes « éthiques » en vigueur dans le domaine de la finance, soit les options des modes d’opération qui s’offrent à nous, en tant que société mais aussi en tant qu’individus, et qui aujourd’hui sont appelés « éthiques » - mot très en vogue - dans une intention de démarquer ce terme et les notions auxquelles il se réfère, d’une compréhension rigoureusement religieuse de la « Morale ». Et vous avez précisé à leur sujet qu’il n’y a pas lieu d’en décréter une mauvaise plus que l’autre. En effet, toutes, elles peuvent porter un fruit aimable ou non, selon la qualité de la « motivation » qui nous pousse à l’action, puisqu’elles sont en fait des MODES DE FONCTIONNEMENT , c’est-à-dire des « structures d’agir », si j’ose me permettre une telle expression, indépendemment de la « nature » de l’agir. Celles-ci peuvent donc être appliqués à des projets louables et porteurs de Bien pour tous, ou à des projets porteurs de mal et de malheur, de souffrance, pour soi ou pour autrui - détail que nous ne sommes pas toujours à même de prévoir à l’avance, avant d’avoir posé les actes qui nous sont proposé comme des options, comme des moyens possibles ou nécessaires à la satisfaction de nos désirs et même de nos besoins, dans la recherche du bonheur auquel on aspire. L’élément déterminant qui devra répondre de la qualité de notre « éthique » est donc notre MOTIVATION individuelle, notre état d’esprit personnel, ainsi que la qualité de notre action elle-même. Vous disiez jeudi, en jargon de finance  : « notre disposition à travailler plutôt avec le crayon bleu à la main, ou avec le crayon rouge… » Tout est là, et beaucoup plus qu’il ne frappe l’œil…    

Voici en tous cas ce que j’ai compris et interprété de votre exposé.  

Puis, vous nous avez fait cadeau de ce bel enseignement des nuées d’oiseaux, et je me permets de chercher et de relever ici le rapport qui pourrait exister entre elles et nous, humanité sans cesse en recherche d’un bonheur qu’elle ne semble pas trouver. Ceci est une option, une hypothèse, une possibilité qui ne prétend pas être unique, puisque tant d’autres ont déjà fait, et feront vraisemblablement encore, l’objet de nos expériences... mais je vous la présente comme elle m’est venue…   

*** 

Dans une nuée d’oiseaux, on sent comme une présence du groupe en tant qu’entité  : les Juifs appelleraient cela, je pense, le KOLEL. C’est la Conscience du groupe en tant que groupe, en tant que personnalité et Unité, bien que multiple, puisqu’elle transcende l’individu ; nous appelons cela, dans nos sociétés, la PERSONNE MORALE. Nous pourrions dire aussi que c’est la Présence de l’Archange Auquel sont reliés les oiseaux, Qui vit en eux et Auquel ils obéissent… Ils sont complètement reliés au monde de l’Harmonie [(voir Abraham 4 : 31a, Ecritures Mormonnes)] . Voici donc ce qu’il m’est apparu :   

Vous expliquiez que les oiseaux, dans leurs nuées, fonctionnent ainsi, et je me dis que nous, nous pourrions prendre exemple sur eux de la façon suivante :
  • il n’y a pas de « leader », pas de chef   : parmi eux, il n’est pas un individu qui décide et ordonne aux autres : faites ceci, faites cela  : si nous recherchons d’abord le Bien d’autrui, avant notre satisfaction propre ; si nous réfléchissons à l’impact prévisible de nos actions, et prions pour connaître ou anticiper même l’impact indirect et moins visible de celles-ci, tel que nous l’enseigne l’ « Alchimie de l’âme » ; et si nous sommes capables d’adapter notre intention, comme avec une antenne, à la longueur d’onde de ceux qui nous entourent, c’est-à-dire de chercher le contact harmonieux et la compréhension mutuelle, et, ce faisant, de faire les choix qui favorisent en priorité cette concordance et le bien d’autrui, alors nous n’avons plus besoin de « chefs » qui nous disent ce qu’il faut faire pour être en phase et en harmonie avec les autres et pour ne pas perturber le «  VOL DE LA NUEE »…
  • chaque individu « fait comme les autres » et « se laisse porter par les autres » : nous avons tous un grand pouvoir d’émulation ; il ne s’agit pas d’attendre de voir les autres bien agir d’abord, pour faire comme eux ensuite ; ni qu’ils nous embarquent et nous « obligent » à bien faire ; mais chacun de nous est maître le lui-même, de son champ d’action, ou de sa sphère de liberté ; et chacun est libre de l’utiliser selon son propre choix : de se mettre volontairement en phase avec ce et ceux qui l’entourent, ou non ; tout changement et la progression vers un but commun arrivent par la seule émulation spontanée à partir de chacun et envers chacun ; il n’y a pas, dans l’Univers, d’éléments plus responsables que d’autres de perpétuer l’harmonie ou de l’instaurer, si ce n’est soi-même : chez les oiseaux, le plus puissant comme le plus humble, s’il ne tient pas sa place ou n’assume pas son rôle, brise et met à mal l’harmonieuse évolution de la nuée ; chez nous, les humains, quand parviendrons-nous à évoluer avec la grâce d’une nuée d’oiseaux en vol ???
  • chaque individu agit par rapport aux autres et dans la dynamique harmonieuse du groupe ; il agit en relation avec les autres et en tenant compte de la nécessité du groupe : il travaille et il se repose, toujours en rapport et en relation avec le groupe : lorsqu’il travaille, c’est pour porter le groupe ; lorsqu’il se repose, c’est le groupe qui le porte  : l’analogie s’explique ici d’elle-même ; Moïse David disait du Paradis, que ce serait un lieu où l’on n’exigerait de chacun que ce qu’il est effectivement en mesure de fournir, sans lui porter le moindre préjudice : A chacun selon son besoin, et DE chacun selon sa capacité, dans une relation dynamique purement et totalement VOLONTAIRE ;
  • l’individu ne dépasse jamais sa limite de capacité ou son seuil d’épuisement ; il offre la force dont il dispose, de son plein gré et sans obligation, en conséquence du fait qu’il veut faire partie du groupe : un monde d’harmonie ne peut être fondé que sur la participation VOLONTAIRE de ses éléments, et leur complète adhésion ; D.IEU NE FORCERA PERSONNE, et à chacun, dans la même et absolument PLEINE MESURE, il a conféré la Grâce et la Qualité Divine du LIBRE ARBITRE ; à chacun d’évaluer pour lui-même comment il l’utilise, car il en répondra, et en répond déjà, à tout moment, entièrement seul ;
  • le groupe n’exerce aucune contrainte ni exploitation : il accueille ; il ne requiert pas un rendement excessif, au-delà de la capacité réelle, utile et confortable, de chacun des individus qui le composent : en ce sens, il prend en charge individuellement chacun de ses membres d’une manière équitable, dans l’optique du Bien individuel ET du Bien commun, et dans la poursuite du but commun  ; en tant qu’êtres humains, nous avons malheureusement perdu ce sens du But Commun, et spécialement dans nos Religions, où il existe pourtant d’une manière plus ou moins évidente ou cryptée, mais en règle générale, largement insoupçonnée de nous, bien que nos Ecritures en parlent et le mentionnent clairement : dans nos grandes Religions, il est impératif de retrouver ce but commun au plus vite et de le restituer à nos Conscience  : car les Saluts sous toutes leurs formes, que nous attendons tous, les « Exaltations », les « Nirvanas », les toutes grandes Promesses de toutes les Religions sous le Soleil, ne sont à notre disposition QU’A CETTE CONDITION ; nous aspirons tous et disons devoir être réintégrés au Dieu Un , à une Unité Cosmique, à une immensité suprême, une Dignité Ultime, qu’on imagine sur terre ou dans le Ciel. Or, ne doit-elle pas investir les deux ?? Sinon, comment peut-Il être UN ?? comment pouvons-nous dire : NAMASTE ?? Sinon, quelle UNITE, si nous prônons et exaltons la fragmentation et la séparation, plutôt que les liens et l’unification… ?
  • il ne rejette pas ses éléments individuels  : ce sont eux, qui parfois peuvent le rejeter : nous, les hommes, faits à l’image de Dieu, issus de Lui et appelés à y retourner, nous sommes nés de Sa Volonté et de Sa Puissance de Vie ; et dans le sens le plus large et universel, toutes Ses Créatures sont comme des « CELLULES DE DIEU » ; Or, QUELLE PARTIE DE DIEU EST MOINS DIGNE ? EST MOINS DIVINE QU’UNE AUTRE PARTIE DE DIEU ??? - et ce, quelles que soient leurs nuances de Gloire  : toutes sont toujours des parties de Dieu, de la plus sublime à la plus humble… mais nous devons Le choisir, et ce choix se manifeste par notre adhésion à Ses conditions : non pas en essayant de Lui imposer les nôtres, ce que nous ne pourrons jamais faire ; incorporés alors au groupe sur la base d’un engagement purement volontaire et individuel, en même temps qu’universel, dans le respect du Libre Arbitre qui motive l’adhésion de l’individu, le groupe reconnaît son membre à part entière et égale à tous les autres…    
  • et
  • ILS SE LAISSENT TOUS PORTER PAR L’AIR… : L’AIR, par excellence, c’est la PENSEE DE DIEU ! Pneuma, Souffle, ou Saint-Esprit ; appelé aussi LOGOS, ou LE VERBE, lorsqu’Il devient Créateur… Pour moi, c’est la Sagesse Antique, la Connaissance Originelle, qui a été confiée à Adam à l’Origine, et qui a fait foi à travers les âges et toutes les Religions, dont le propos, justement, est de « relier », pas si curieusement… et ce, jusqu’à ce qu’elle nous soit enlevée, dérobée à nos âmes et à nos intelligences. La disparition de cette Connaissance et l’absence de cette Sagesse à nos Conscience, est celle qui nous a séparés et nous sépare encore de Dieu, comme un enfant arraché à sa mère, et qui ne la verra plus, ne jouira plus de sa présence, et ne pourra plus la prendre dans ses bras ni la toucher ; il finira même par oublier son vrai visage, ce qu’elle était vraiment : peut-être en aura-t-il de vagues souvenirs, des impressions, des sensations, peut-être… mais il ne saura plus qui elle est vraiment, de quoi elle a l’air ; et il ne la reconnaîtrait pas, même si elle venait à passer à côté de lui, bien qu’il la porte encore en lui, dans tout son être, et que s’il vit assez longtemps pour avoir lui-même des enfants, il la transmettra à ceux-ci aussi sûrement qu’il ne s’en est lui-même jamais départi  : ainsi sont devenues pour nous les Connaissances Sacrées que les Religions ont délaissées, et qu’elles ont fini par oublier ; cependant, elles portent toujours en elles, indélébiles en elles, les gênes et les caractéristiques, reconnaissables ou non en surface, de cette Connaissance Sacrée. Et dans chaque Religion, il y a, cependant, ceux qui SAVENT que ces choses sont vraies…
Voilà ce qui nous attend, si nous regardons les nuées d’oiseaux voler en Harmonie, et parvenons à décrypter leur message : si nous cherchons et trouvons la Grâce d’imiter en nous ce qu’il y a de Beau en eux, de Juste, de Divin, de Prometteur d’un monde meilleur plus à NOTRE portée que nous ne l’imaginons, et que nous sommes appelés, tous, individuellement, à promouvoir et à vivre pleinement. Cela ne commence pas avec le voisin, mais avec soi, et c’est à chacun d’en prendre conscience pour soi et pour son Frère, dont il est le gardien, le créditeur et le débiteur mais mieux encore, l’ « AUTRE LUI-MEME » pour que la nuée puisse évoluer en Harmonie : C’EST LA CONDITION SINE QUA NON DU BONHEUR…    

Personnellement, je vois un fort esprit de fraternité, une communion d’esprit, entre les oiseaux des nuées, qui évoluent avec Grâce en harmonieuses courbes et volutes, et les chevaux sauvages aux galops effrénés dans les plaines infinies des contrées australiennes  : manifestation de puissance ou expression de grâce, hymnes à la Vie, les êtres s’y adonnent pour le plaisir de Dieu, pour les délices des Yeux du Créateur, et des nôtres, si nous avons la chance de les y apercevoir. Sans but apparent autre que la griserie de la course ou le bonheur du vol, c’est être ensemble sous le soleil, qui semble être le bonheur ultime de l’exercice… si ce n’est peut-être la chaleur, aussi, que génère le mouvement communautaire - récompense, alors, de l’harmonie doublée du partage de l’effort…
Encore la Sagesse Originelle…
Que l’on me comprenne bien  : il faut rechercher et enseigner la Sagesse Sacrée, non pas pour devenir des savants pompeux et inutiles, mais aux fins de METTRE EN PRATIQUE ce qui y est enseigné. Il ne s’agit pas seulement de connaître tous les secrets, et de devenir d’éminents cabalistes, des érudits incollables, ni de rivaliser d’excellence les uns avec les autres en se gargarisant et se félicitant soi-même d’avoir atteint la toute-suprême Connaissance, mais il nous faut absolument être instruits de la Sagesse Originelle, afin de pouvoir METTRE EN PRATIQUE LA TOTALITE des Enseignements pertinents qu’elle contient, et, ce faisant, projeter l’intention juste dans les pratiques et les rituels qu’elle nous suggère, qui souvent se trouvent déjà dans nos Religions - toutes - mais dont nous ne percevons pas toujours l’ampleur réelle ni la pertinence. Toutes, elles contiennent au moins un ou plusieurs importants points d’enseignement. Les Juifs comme les Chrétiens - surtout les Catholiques et les Mormons - appellent cela des SACREMENTS. Et si nous les approchons à l’aide de la Sagesse Divine, Sagesse Antique, alors nous pouvons les aborder dans toute leur profondeur et dimension réelle : EN SACHANT POURQUOI ! en comprenant comment, et avec l’intention juste qui contribue à conférer l’efficacité…    

Il n’y a pas de mal - les Juifs le savent ET Y ACCORDENT L’IMPORTANCE QUE CELA MERITE - à tenter de comprendre un peu plus, beaucoup plus que ce n’est le cas aujourd’hui, dans toutes les Religions, mais surtout dans la population chrétienne - il n’y a pas de mal à vouloir appréhender TOUT CE QUE D.IEU NOUS A DONNE A SAVOIR DE LUI.    

Certainement, nous n’en aurons jamais fait le tour, et nous ne pourrons jamais COMPRENDRE D.IEU ; mais quelle que soit la Connaissance que nous pourrons acquérir de Lui, pourquoi faudrait-il qu’Il soit content que nous ne sachions même pas ce qu’Il a Lui-Même révélé de Lui au Premier ADAM, lorsqu’Il l’a fait descendre sur Terre et vivre dans la matérialité ??... Les croyants entretiennent leur ignorance avec une grande dévotion, POUR FAIRE PLAISIR A D.IEU… L’homme peut être content et y voir là une vertu  : mais D.IEU ?? Trouvera-t-il du plaisir à être ignoré ?? N’attend-il pas avec impatience, depuis des millénaires, que nous Le connaissions sur toute la Terre? (Esaïe 11 :9) Pourtant, Il y est déjà, avec toute Sa Sagesse et partout. Je sais bien qu’Il est chez moi, en moi  : mais pourquoi faut-il que chacun prétende qu’Il n’est pas aussi dans son voisin ? On semble ne pas L’y voir… Et en m’affirmant plus intelligent, je m’enfonce par là-même dans une plus dense ignorance, puisqu’il détient, lui, ce qui à moi me fait défaut. Le bras ne peut pas prétendre être le pied, ni faire tout ce que le Corps, dans son ensemble, peut faire : la tête peut apprendre et penser, mais elle n’est pas la main, ni ne peut accomplir ce qu’elle peut seulement décider… On ne parvient pas encore à voir D.IEU, donc à NOUS voir nous-même, dans notre Frère, et à nous considérer comme membres spécifiques d’un même Corps de Dieu, aujourd’hui encore très fragmenté ; mais il ne tient qu’à nous, qu’il cesse de l’être… Et la Sagesse Antique en est la moëlle épinière ; Elle est le tronc commun de toutes nos Religions…     

Aussi, la Sagesse Divine, Sacrée - dite aujourd’hui « ésotérique » - est refoulée, et même honnie, par ceux-là mêmes qu’elle devrait intéresser le plus : les CROYANTS. Et Ses Enseignements de Lumière et d’Amour manquent cruellement à notre compréhension du monde et du Message Divin, de nos Frères et de notre Mission Divine impartie à chacun de nous lorsque nous venons sur la Terre. C’est pourtant le Message que chaque nouvelle Religion a eu pour mission de restituer à l’Humanité, y compris le Christ Lui-Même, l’Islam et, en dernier lieu et plus proche de nous, la Religion Mormonne que Joseph Smith a reçue lui-aussi, comme ses prédécesseurs, par intervention divine. Et chacune d’elles s’est vue muselée, destituée dans sa grande majorité, de ces Vérités sublimes, de cette Sagesse Divine qu’elles avaient reçue, et de la possibilité de la transmettre dans son intégralité à l’humanité dans le besoin, et pour qui elle avait été dispensée à l’origine. Je ne m’étends pas ici sur le pourquoi du comment cela s’est fait ainsi, mais cela fait partie d’un autre travail encore, auquel je me consacre en ce moment.     

Alors, revenons à la Sagesse Antique ! Intégrons-la dans nos vies, nos vies spirituelles, nos vies quotidiennes, nos vies de tous les jours, simples, humbles… et poussons-les vers plus de rectitude, de Justice pour tous, de compréhension et d’Amour - non seulement pour le recevoir, mais surtout pour le donner… avec une compréhension de QUI EST NOTRE FRERE, et « QUI SOMMES-NOUS ? » qui nous aidera à évoluer en harmonie avec lui, comme dans LE VOL LIBRE ET MAGNIFIQUE D’UNE GRACIEUSE NUEE D’OISEAUX…    

Et c’est dans cet espoir que je termine cette petite lettre, dont je vous souhaite bonne réception ; et en vous remerciant de votre aimable attention, avec encore une fois mes remerciements pour votre intéressante conférence, je vous prie d’agréer, cher Monsieur, mes plus cordiales et sincères salutations.

Marie_Madeleine E. JONES



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