Tariq
RAMADAN vs. Philippe De VILLIERS
(Il y aurait beaucoup plus à relever et à dire, notamment l'incapacité totale dans laquelle se trouve Mr de VILLIERS d'écouter son interlocuteur ET DE REPONDRE A SES POURTANT TRES SIMPLES QUESTIONS...)
À 2 min.50 :
À 2 min.50 :
Faites-en
un problème MORAL, Mr de Villiers, et vous aurez une esquisse de
solution vers la Paix entre les Religions, même en France, car vous
dites ne pas vouloir entrer en matière avec la religion, cependant,
c'est là le coeur du problème et, vous le dites vous-même, le
coeur de votre PREOCCUPATION.
Or,
MORALE et RELIGION sont intrinsèquement LIEES, personne ne
pourrait nier cela : des générations entières d'Occidentaux
l'ont claironné ces dernières décennies, dont la mienne - je
suis née en 1957 - en se moquant des deux : de la Religion,
en lui niant sa pertinence, et du bien-foondé de la « vieille
morale de Grand-Mère », dont nous faisions des gorges chaudes
et dont nous faisions fi avec un immense sentiment de supériorité
en faveur de la dépravation des moeurs amorcée dans l'après-guerre,
et que nos générations d'alors et depuis ont toutes contribué à
faire sortir de l'ombre de la criminalité pour l'installer sur le
siège de la normalité.
En
Occident, avant tous les autres, la France et les Français, par leur
Révolution, en niant ces deux notions qui s'imbriquent l'une dans
l'autre, a été la première, historiquement, à les combattre plus
qu'ouvertement, et à en faire, paradoxalement, un objectif
prétendant à plus de justice et de rectitude : la quête
avouée d'une VALEUR à rechercher. Un objectif que la
« civilisation » occidentale n'a pas cessé de
poursuivre jusqu'à nos jours.
Il
y avait, il est vrai, dans la Société d'alors comme dans toutes
celles de tous les temps, une marge suffisamment large entre les
idéaux de la Religion et son application aux sociétés, pour que
les ennemis de cette Religion puissent espérer parvenir à instaurer
une amélioration conséquente de leur Société, en investissant cet
espace d'incohérence laissé inoccupé par les idéaux religieux, à
savoir leur application dans les dimensions de la pratique.
Probablement - et même, j'en suis persuadée - que cet espace,
cette marge d'incohérence entre les théories spirituelles et les
pratiques qu'en font les Hommes, étaient dues à L'INCOMPREHENSION
ou l'IGNORANCE de la véritable Sagesse et de la SIGNIFICATION de
nos Religion. (Je n'en débats pas ici.)
Un
monde sans loi n'étant guère possible, il fallait donc en
promulguer de nouvelles pour contenir les instincts de l'Homme, qui
n'est pas encore prêt à se les imposer lui-même, de son plein gré
et avec succès. De nouvelles lois ont donc été promulguées pour
refonder la Société SANS LES ENCOMBRANTES ET HONNIES NOTIONS
RELIGIEUSES : ce sont les Lois REPUBLICAINES. Toutefois, le but
avoué d'une révolution et d'un remaniement, en surface ou en
profondeur, d'une Société étant toujours le même : le
bonheur et un meilleur bien-être du peuple qui doit vivre sous ce
régime, les LOIS REPUBLICAINES, SANS FAIRE MENTION DE
« RELIGION », sont néanmoins - et là, j'aimerais
dire : forcément - CALQUEES dans leur FOND et plus
précisément en ce qui concerne leur BUT, quoique sans faire
mention de la religion, sur celles qui existaient dans la Société
organisée sur une conscience religieuse. Quoi de plus compréhensible
et normal, puisque c'est forcément la LOI MORALE, enfouie à
l'intérieur de tous et de chaque Homme, qui peut, qui doit, et qui
dans un tel cas s'exprime, lorsqu'on vient mettre sur papier un code
de conduite, des limites et des balises à tous les comportements
possibles et imaginables de l'Homme.
(Même
les animaux ont une « loi morale » qui les suit et les
édifie à travers leur long périple cosmique vers la Perfection,
mais pour eux, cette balise est EXTERIEURE à eux-mêmes, et c'est
ce qui nous fait dire qu'ils suivent leur « instinct ».
Cependant, s'ils n'avaient à leur disposition que leurs acquis en
tant qu'ETRES MATERIELS, ils créeraient autour d'eux un monde plus
terrible encore et plus cruel que celui que l'on connaît comme LE
MONDE NATUREL. Aussi, afin de le juguler en partie, ils sont reliés,
et ce, non pas de leur propre volonté, mais de manière heureusement
inéluctable, à leur être spirituel invisible dont ils effectuent
le Service de l'Evolution dans la Matière. Ils ont donc, eux aussi,
une LOI MORALE, qui les guide, et ils en bénéficient en étant
RELIES à la Source de TOUTE LOI MORALE, tandis que chez l'Homme,
elle est AU-DEDANS DE LUI, et il en a la maîtrise - du moins, par
son libre-arbitre, il dispose du droit... d'en disposer, justement.)
C'est
ainsi qu'à la Révolution Française, consciemment ou plus ou moins
inconsciemment, on a donc tenté d'empêcher, ou tout au moins
d'endiguer le flot cependant prévisible de maux sociaux divers et
nombreux que l'on pouvait très probablement déjà entrevoir tout au
moins comme possibles, lorsqu'on a, à ma connaissance pour la
première fois dans toute l'Histoire de l'Humanité, commencé de
combattre OFFICIELLEMENT et OUVERTEMENT la Religion qui nous
unissait, même si d'une manière imparfaite, au(x) Monde(s) et aux
Etres invisibles - à L'ETRE Qui Est la Source, LA Raison et
L'Origine de notre existence, et Qui Seul était à même (mais
l'est encore, je vous rassure), de nous préserver des Maux qui ne
pouvaient manquer d'apparaître en CONSEQUENCE de ce reniement,
dans et par un idéal que nous constatons bien aujourd'hui être
totalement UTOPIQUE.
Toutefois,
le constater est une chose, le reconnaître et l'avoueer en est une
autre. ( Pourtant, une VRAIE SOLUTION AU PROBLEME NE SAURAIT ETRE
QU'A CE PRIX !... )
Toujours
est-il, les LOIS REPUBLICAINES sont là, et en substance, elles ne
sont pas si différentes des Lois Religieuses. D'où viennent alors
toutes nos disputes et nos (apparentes) oppositions de croyances,
d'idéologies, et (les plus flagrantes) de MOEURS au quotidien et
sur la longueur de temps, dont vous nous donnez, Mr de Villiers, un
(très petit) aperçu dans votre énumération ? Elles sont
GRAVES, puisqu'elles peuvent conduire, comme vous le mentionnez, à
des violences inacceptables, mais aussi - car nous l'oublions
systématiquement - à des angoisses et des détresses morales
immenses, à la fermentation de PEURS, non pas seulement chez les
Occidentaux, lorsqu'ils pensent au « danger » que
représente pour eux l'Islam, mais également POUR LES MUSULMANS,
lorsqu'ils constatent l'état de la Société dans laquelle ils
vivent (par obligation ou non).
Oui,
la DEPRAVATION MORALE qui est autour d'eux et à tout un chacun
IMPOSEE AVEC DE PLUS EN PLUS DE FORCE, NON SEULEMENT COMME UN
« IDEAL DE VIE », MAIS AUSSI (ET SURTOUT) COMME UNE
OBLIGATION INCONTOURNABLE DE S'ADAPTER A DE TELLES « MOEURS
NOUVELLES », représentent un DANGER tout aussi sérieux que
celui ressenti par ceux qui les imposent envers ceux qui les refusent
parmi la population d'Occident, c'est-à-dire non seulement pour les
Musulmans, mais également, même s'ils n'osent pas le dire, pour la
population occidentale « plus âgée » ou aux ressentis
plus traditionnels, aujourd'hui systématiquement moquée et
villipendée : ainsi, on traite ceux qui s'en répondent (ou n'osent
pas le faire mais le voudraient bien) de « vieillots »,
de « ringards », etc., et maintenant, ON LES IGNORE
TOUT BONNEMENT, TOTALEMENT, DANS L'ECONOMIE SOCIETALE
A TOUS LES NIVEAUX : on ne tient AUCUN COMPTE de cette
sensibilité plus délicate et réservée, et on la condamne en
retournant contre cette population un jugement accusateur, dans
lequel on fait de la Religion la source et la cause de tous les Maux.
Alors que c'est bien évidemment TRES EXACTEMENT LE CONTRAIRE...
Inutile,
donc, d'aller chercher dans la PRESENCE RELIGIEUSE « de chez
nous » ou d'ailleurs, la cause des Maux que nous subissons -
et dont nous sommes, je vous l'affirme, nous-mêmes (Occidentaux)
responsables - car ce n'est pas la « présence de la
Religion » qui en est la cause, mais son ABSENCE, et le fait
qu'en balayant la Conscience Religieuse dans notre Société, nous en
avons également balayé la Conscience MORALE, qui lui est
intrinsèquement liée.
il
faut donc un DENOMINATEUR COMMUN, sans lequel le dialogue que l'on
prétend pitoyablement rechercher sur les plateaux de télévision
est alors impossible - comme bien des pauvres gens nous en font la
piteuse démonstration... - et en particulier le Dialogue avec
L'ISLAM (mais les autres aussi, secondairement).
Ce
DENOMINATEUR COMMUN est, à mon sens, LA MORALE, cette MORALE que
les premiers partisans de l'abolissement des Religions ne réalisaient
peut-être pas être en train de bouter de notre Civilsation en en
chassant la Religion. Ces partisans acharnés de la GUERRE CONTRE
DIEU étaient les Obscurantistes, que la tradition française a
voulu très honorofiquement qualifier de l'OPPOSE de ce qu'ils
étaient vraiment, en les appelant les « lumières »...
Nos plus proches ancêtres, quant à eux (les 3 ou 4 générations
du 20e siècle) étaient/sont déjà tellement conditionnés par ce
mode de vie et de pensée, que pour la plupart et en tous les cas
pour les plus acharnés, il y adhèrent sans plus la remettre en
question.
Or,
si l'on parvient à nous regarder nous-mêmes honnêtement, il est
tout aussi faux (toutes proportions gardées), de couper la main de
quelqu'un ou de le tuer, que de l'obliger à toutes sortes de
comportements contre sa Moralité - l'une faute étant physique,
l'autre psychologique. Nos Loi (Républicaines) ne condamnent-elles
pas aussi la torture psychologique ? l'atteinte à l'intégrité
psychique ?
Pouvant
se situer dans tous les domaines de notre vie en Société, de telles
atteintes psychologiques peuvent prendre des intensités tout-à-fait
diverses : elles peuvent aller d'une contrainte RELATIVEMENT
légère quant à la simple (?) manière de s'habiller (le voile,
le port d'une Croix ou d'un signe religieux distinctif), à de plus
graves et plus oppressantes. Allez-vous INTERDIRE LA KIPPA ET LE
TURBAN DANS LA RUE , Monsieur de Villiers ??? Que
pensez-vous de cette revendication de certains à prohiber TOUT
SIGNE RELIGIEUX DISTINCTIF dans les lieux publics ??? De là
à faire des descentes de police dans les chaumières pour vérifier
que personne ne les porte à l'intérieur non plus, il n'y a plus,
dans ce genre d'arbitraire, qu'un TOUT PETIT PAS A FRANCHIR...
Puisque
nous ne pourrons donc pas nous entendre (du moins dans un premier
temps), sur la théologie et ses nombreuses formulations, ni, avec
les ennemis inconditionnels des religions, sur le bien-fondé d'une
pertinence de son existence et d'une possible tolérance à son égard
- il faudrait impérativement, toutefois, que nous reprenions en
mains et rappellions à notre esprit la toute simple MORALE -
oui, celle de nos grands-mères, que nous avons, avec l'étiquette
religieuse, jetée à la poubelle de nos moeurs, d'où, par contre,
nous avons retiré nos passions et nos avidités, pour en vivre en
lieu et place.
Nous
pourrions donc tenter de rappeler à nos esprits la MORALE dénuée
d'étiquettes religieuses, si nous le préférons ainsi ; et
nous verrons IMMANQUABLEMENT que non-seulement, ELLE RESOUD UN
GRAND NOMBRE, SINON TOUS NOS PROBLEMES DE SOCIETE, MAIS ELLE CREE
UN PONT DE DIALOGUE POSSIBLE AVEC CELUI QUI SEMBLE (en apparence
seulement), ne pas avoir les mêmes idées que nous : sur le
plan de la Morale, il ne sera probablement jamais en contradiction ni
en porte-à-faux avec nous sous la lumière du bien et du mal :
toujours selon son propre niveau de conscience, qui alors SEUL
DIFFERENCIERA LES INDIVIDUS, mais jamais dans une CONSIDERATION
D'APPARTENANCE CULTURELLE OU RELIGIEUSE, que vous dites clairement
réprouver, Mr de Villiers.
Car
par définition, la MORALE recherche LE BIEN UNIQUEMENT, et pour
tout ce qui lui est contraire, elle applique le qualificatif d'
IMMORAL , voire d'a-moral, pour définir les personnes ou les actes
dénués de ses vertus par ABSENCE de moralité, et non par VOLONTE
DE LA CONTRER. Il y a donc un terrain possible d'entente entre les
Religions, et même avec ceux qui ne VEULENT PAS DE LA RELIGION à
proprement parler, si tout ce monde considère les problèmes que
connaissent aujourd'hui nos Sociétés sous le jour de la Morale, et
non de l'appartenance à une culture ou à un groupe ethnique,
culturel ou religieux. Parce que la Morale est UNIVERSELLE, et que
chaque Homme la possède au fond de lui, du moins à des stades et
avec des intensités plus ou moins développées, mais les Principes
demeurent les mêmes et reconnaissables de chacun envers chacun.
Je
pense, personnellement, que ceci est le B-A-BA de la Communication
et de l'entente entre tous les Hommes...
Lorsqu'on
regarde les choses sous cet angle, suivant le niveau de Conscience de
chacun, la densité et la qualité de son évolution morale dans le
subtil et l'empathique, on pourrait bien constater alors que
pratiquer les propositions suivantes relève tout autant du Mal dans
l'une que dans l'autre :
- d'ôter la vie et/ou d'infliger une souffrance gratuite et de la cruauté à qui que ce soit ;
- de porter atteinte à l'intégrité morale et psychologique autant qu'à l'intégrité physique d'autrui ;
- d'exercer une contrainte physique ou psychologique sur quiconque ;
- de manquer de respect à autrui, et de le priver d'être traité et de se traiter lui-même avec respect ;
- d'imposer ses croyances et sa perception personnelles de la liberté en imposant son propre libre-arbitre au détriment de celui d'autrui dans les comportements universels, si cette liberté est offensante pour autrui ; (Jean-Paul Sartre : La Liberté de chacun s'arrête là où commence celle des Autres ». Si elle ne sait pas s'arrêter, c'est elle, qui est DEVOYEE et contraire au Bien) ;
- d'interdire ou d'empêcher autrui de vivre sa moralité dans la mesure où celle-ci n'est ni offensante ni indécente, ni agressive ;
- etc, etc, les exceptions envisageables à ces principes de lois (certainement non-exhaustifs) étant extrêmement spécifiques et soumis à de drastiques conditions de Justice, de Respect du Libre-Arbitre des personnes, ainsi que du respect de la responsabilité déontologique des professions d'aide à autrui, notamment dans le domaine de la médecine, que vous évoquez, rendent les cas de figure possibles sujets à de nombreuses déclinaisons, de profondes réflexions et interprétations.
Ainsi,
si vous recherchez ce qui est juste et bien - pour chacun - les
solutions aux multiples problèmes et questionnements qui peuvent
surgir s'imposent souvent d'elles-mêmes, et deviennent en tous les
cas accessibles. Où situez-vous VOTRE pensée, par rapport à ce
qui précède, Mr de Villiers ? Comment prenez-VOUS position
par rapport à tout cela ? vous qui êtes si prompt à juger
insuffisante la prise de position d'autrui... Au fait, le jour où
vous aurez décidé d'aller vous-même porter votre bon message aux
dirigeants de ces pays dont vous vous faites, semble-t-il, un but
honorable de changer les lois ancestrales - après les nôtres,
pourquoi pas ?... - lorsque vous partirez vous-mêmes les
affronter armé du même courage dont vous témoignez à tenter
d'envoyer un autre pour le faire : Mr de Villiers, je serai
très attentive à suivre et à encourager votre intégrité résolue,
votre courageux esprit d'entreprise et votre bravoure déterminée.
Je serai très heureuse de constater aussi - SI tel devait être
le cas - que votre réflexion hardie et votre hardiesse si bien
réfléchie à vous tout seul, et conquérente de toutes les valeurs
ancestrales des hommes et des cultures dont vous ressentez si
cruellement l'inadéquation, vaudraient enfin au monde la
libération ABSOLUE et RADICALE de ces peuples et de ces
cultures, que vous attendez de Mr Ramadan.
Quoi
qu'il en soit, en attendant ce jour de votre grand courage, vous
pouvez repasser TOUTS LES PROBLEMES de notre Société en revue à
l'aune de la Morale, la recherche du Bien et du Mal, qu'aujourd'hui,
on préfère appeler « éthique », avec cette seule
intention d'en bouter la Conscience religieuse - ce qui toutefois
est impossible dans l'absolu, mais peut se faire en apparence, pour
ménager les âmes sensibles vis-à-vis de la Religion... - (qu'à
cela ne tienne...) : faisant cela, vos trouverez certainement
les points d'accord entre les pensées et les mentalités
différentes, non seulement celles dont on parle ici, mais TOUTES
les formes et les expressions de Pensée Humaine...
Vous
trouverez sans aucun doute les Chemin vers les solutions qui sont
indispensables à la construction d'un Monde et d'une Société
PAISIBLE et HARMONIEUSE.
J'en
suis personnelllement PERSUADEE. Je n'entre pas plus dans le détail
ici, mais de ce sujet, chacun peut - et doit - en faire la
réflexion et, espérons-le, la constatation et l'exercice pour
lui-même...
Avec
cet espoir et mes cordiales salutations, MMEJ.